Concevoir un site écoresponsable est un moyen d’agir en faveur de notre environnement. Alexandre Marotel, directeur de l’agence SEO Twaino, nous explique comment la démarche écoresponsable se place au cœur de son métier. Au-delà de l’aspect technique, l’écoresponsablilité est d’abord une démarche éthique. Résultats de nos échanges.
Les trois performances d’un site écoresponsable: économique, web et environnementale
Un site écoresponsable cherche une performance web en polluant le moins possible. En effet, plus le Web se développe, plus il est énergivore et plus il met à mal notre planète.
Pour autant, est-ce une fatalité ? La réponse est non. On peut concevoir un site performant, avec des positionnements SEO élevés et qui pollue moins. C’est l’objectif de l’écoconception.
Un site écoresponsable est le plus léger possible. Il engendre ainsi moins de requêtes, sollicite moins les crawlers, les serveurs, les climatiseurs, etc. Il sera par conséquent moins énergivore. Et son bilan carbone sera plus faible.
L’avantage est certain : plus léger, le site devient plus rapide, plus performant, et il satisfait d’autant les visiteurs et les robots de Google. Concrètement, cela se fait grâce à des plugins appropriés, un choix d’hébergeurs, l’élimination du contenu autogénéré…
Or cette démarche est en contradiction « apparente » avec deux tendances du SEO. L’objectif majeur de ce métier est d’apporter plus de trafics vers les sites. Et qui dit trafic, dit plus de visites, plus de requêtes, plus de serveurs, plus de crawls, donc plus d’énergie. Par ailleurs, on cherche aussi à ajouter des technologies à l’existant afin de le rendre plus performant. Mais ces ajouts l’alourdissent.
C’est là tout le défi d’un site web écoresponsable, savoir allier trois performances : économique, web et environnementale.
L’écoresponsabilité repose sur une démarche éthique
Concevoir un site écoresponsable s’inscrit dans une démarche éthique, économique et de performance. Elle répond davantage à cette question : « Comment dans mon métier puis-je réduire mon empreinte carbone, préserver au mieux la planète ? »
Depuis la création de son agence SEO, il y a deux ans, Alexandre Marotel s’y emploie. Dès le départ, il est animé par la volonté de changer les choses, avec cette vision nouvelle et à son modeste niveau. Le SEO n’est pas comme certaines activités industrielles qui endommagent notre environnement. Car il présente l’avantage de pouvoir adopter une démarche d’écoconception lors de la création ou l’amélioration d’un site web.
Cependant, comment dépasser les intentions et passer aux actes ? En étant exemplaire, comme le matérialise la page d’accueil de Twaino. Elle pesait 3 Mbits, elle fait maintenant 700 Ko, avec une quarantaine de requêtes. Ce sont des résultats concrets plus probants que des discours.
Dès lors, notre directeur d’agence peut prouver à ses clients qu’il sait concevoir un site écoresponsable, performant et moins pollueur. Il peut leur proposer cette démarche et dans une moindre mesure les sensibiliser.
Et par ailleurs, démontrer que son site incarne ses convictions est la meilleure lutte contre l’écoblanchiment. La cohérence entre les paroles et les actes, l’exemplarité sont primordiaux. Une entreprise qui participerait à un colloque sur l’écoconception, mais dont le site serait lourd, lent donc énergivore, serait totalement incohérente.
Peut-on intégrer l’écoconception dans sa stratégie de développement ?
Néanmoins, concevoir un site écoresponsable ne constitue pas un argument commercial. Les clients recherchent avant tout un site performant, en bonne place sur les moteurs de recherche, et susceptible d’augmenter leur chiffre d’affaires.
Cela n’empêche pas d’intégrer cet élément à sa stratégie web. Ainsi, le graphisme du site de Twaino, dans les tons verts, avec comme illustration des plantes, traduit cette idée d’écoconception. Il constitue avec l’identité visuelle, les valeurs, la conception du site, l’identité de marque de l’agence.
En outre, l’écoconception fait réagir sur les réseaux sociaux. La communauté s’agrandit, les interactions et les échanges se multiplient. Car beaucoup d’internautes souhaitent agir en faveur de notre planète et se demandent comment faire. Répondre à ces questions par une démarche concrète, démontrée, permet d’accroître son réseau. Une entreprise soucieuse de la protection de l’environnement aura intérêt à communiquer et interagir avec cette communauté. Cet intérêt est lié aussi à l’authenticité. Les internautes sont sensibles à une démarche authentique, comme celle de Twaino.
On peut pousser ce raisonnement aux fournisseurs. Prioritairement, on cherche un fournisseur professionnel et expert. La qualité du produit, le prix, la relation entretenue avec l’entreprise constituent des critères déterminants. Mais le choix peut également se porter sur un fournisseur qui partage cette fibre environnementale. Et cela peut aller au-delà d’un simple état d’esprit. Ainsi, certains hébergeurs font en sorte que leurs serveurs consomment des énergies renouvelables ou que leurs climatiseurs soient moins énergivores. L’écoconception peut être dans ce cas, un élément différenciant.
L’écoresponsabilité vise à préserver notre environnement, photo Jan Kopřiva/Unsplash
Un site internet écoresponsable : de bonnes pratiques
Il existe de nombreuses recommandations pour construire un site écoresponsable. En voici quelques-unes :
- Savoir utiliser les caches et alléger les médias, recommande sur son blog, Nicolas Hachet ;
- Nettoyer son contenu (backlinks, erreurs 404, duplication, etc.) afin de l’alléger ;
- Eviter de multiplier les plugins, utiliser les sliders, créer des sites satellites, produire des quantités de pages de faible valeur, etc.
Vous pouvez également vous tourner vers des associations comme le Collectif Conception Numérique Responsable, qui proposent des méthodes et des idées.
Des innovations pour rendre votre site écoresponsable
L’écoconception, tout comme la protection de l’environnement, suscite beaucoup d’innovations. Ainsi, Website Carbon Calculator ou Ecometer mesurent l’empreinte carbone d’un site. Entre deux mesures, on peut constater sa progression et les éléments à améliorer.
Dans le même ordre d’idées, pourquoi ne pas imaginer des moteurs de recherche qui indiqueraient l’empreinte carbone d’un site à l’aide d’un symbole ou d’une note ? L’internaute connaîtrait de cette manière, l’empreinte carbone du site sur lequel il va cliquer.
Cet élément pourrait être aussi pris en compte dans le classement des moteurs de recherche. Ainsi, plus l’empreinte carbone d’un site est basse plus il monte dans les résultats.
Et enfin, pourquoi ne pas imaginer une plateforme qui regrouperait des freelances, des agences qui auraient cette fibre d’écoconception ? Ainsi, une entreprise pourrait choisir un prestataire en fonction de sa démarche écoresponsable.
Et vous, avez-vous adopté des démarches écoresponsables ?
